lundi 31 juillet 2017

De nouvelles données pour le nébuleux syndrome de fatigue chronique


Des millions de personnes dans le monde souffrent d'un syndrome de fatigue chronique. Aux États-Unis, on estime ce nombre à plus d'un million. S'il est possible de diagnostiquer la maladie, également appelée encéphalomyélite myalgique, lorsque les personnes ont au moins six mois de fatigue qui ne s'expliquent pas par d'autres causes et rendent difficile leur suivi des activités scolaires, professionnelles ou sociales. Les symptômes peuvent apparaître dans différentes combinaisons et intensités et peuvent inclure des problèmes de sommeil, troubles cognitifs, fièvre, maux de gorge ou sensibilité au bruit, à la lumière ou à certains aliments. Cependant, le diagnostic reste controversé puisque les patients ne peuvent pas faire un test pour prouver qu'ils l'ont.

Or, comme le révèle le PNAS, soit le Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, les chercheurs ont examiné des échantillons de sang de 192 patients atteints d'un syndrome de fatigue chronique et d'un groupe témoin de 392 personnes en bonne santé. Les scientifiques ont constaté que certains niveaux de cytokines étaient plus faibles chez les patients présentant des formes légères de syndrome de fatigue chronique que dans le groupe des individus en bonne santé, mais plus élevés chez les personnes atteintes de symptômes sévères du syndrome de fatigue chronique. Une protéine en particulier, le facteur de croissance tumorale bêta (TGF-bêta), était plus élevée chez les patients atteints d'un syndrome de fatigue chronique que chez les témoins sains, tandis qu'une autre protéine, la résistance était plus faible. Ils ont également constaté que les concentrations de 17 des 51 cytokines examinées étaient associées à la gravité de la maladie. Treize de ces 17 cytokines sont pro-inflammatoires. Le développement d'un biomarqueur tel qu'un test sanguin pour le syndrome de fatigue chronique serait un progrès majeur dans la compréhension de l'état et le traitement. Il pourrait ainsi guider le développement de nouveaux médicaments et être utilisé pour surveiller l'activité de la maladie et la réactivité aux traitements




dimanche 30 juillet 2017

Tendances des dépenses nationales de #santé

Un rapport révélant les tendances des dépenses nationales de santé couvrant les années 1975 à 2016 produit par l'Institut canadien d’information sur la santé fut publié récemment. Certaines données portent à réfléchir.

Le total des dépenses de santé au Canada devrait atteindre 228,1 milliards de dollars ou 6 299$ par habitant en 2016. Selon les prévisions, les dépenses de santé devraient globalement représenter 11,1 % du produit intérieur brut (PIB) canadien en 2016, une part qui a diminué depuis le sommet  atteint en 2010. Au regard des 4 dernières décennies, la tendance actuelle ressemble à celle observée au milieu des années 1990.

Depuis 2010, le taux de croissance des dépenses de santé a tout juste soutenu le rythme des taux combinés de l’inflation et de la croissance de la population. Depuis 2010, les dépenses de santé par habitant, en chiffres absolus, ont diminué en moyenne de 0,1 % par année, un taux comparable à celui du milieu des années 1990.  Cette tendance témoigne principalement de la faible croissance économique et du contexte de compression budgétaire du Canada, entraînés par les efforts déployés par les gouvernements pour rétablir l’équilibre budgétaire.

Les dépenses de santé par habitant varient d’une province et d’un territoire à l’autre selon les différences de population et les besoins en matière de santé, la structure des services de santé, la rémunération des professionnels de la santé et la répartition des coûts entre les secteurs public et privé.En 2016, le total des dépenses de santé par habitant devrait varier de 7 256 $ pour Terre-Neuve-et-Labrador et 7 120 $ pour le Manitoba à 6 144 $ pour l’Ontario et 5 822 $ pour le Québec.

Les dépenses de santé par habitant du Canada parmi les plus élevées au monde.Parmi les 35 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2014, la dernière année pour laquelle on dispose de données comparables, les États-Unis figuraient toujours au premier rang quant aux dépenses de santé par habitant (11 126 $ CA). Les dépenses de santé par habitant du Canada figuraient tout de même parmi les plus élevées au monde. À 5 543 $ CA, ses dépenses étaient inférieures à celles des Pays-Bas (6 505 $ CA), mais supérieures à celles de la France (5 384 $ CA), de l’Australie (5 187 $ CA) et du Royaume-Uni (4 896 $ CA).

Les 3 principales catégories de dépenses sont les hôpitaux (29,5 %), les médicaments (16,0 %) et les services des médecins (15,3 %). Ces dépenses représentaient toujours la plus importante part des dépenses de santé (soit plus de 60 % des dépenses totales) en 2014, dernière année pour laquelle les données sur les dépenses réelles sont disponibles. Bien que les dépenses ont continué d’augmenter dans ces 3 catégories, la croissance a ralenti dans les dernières années à l’échelle du pays. Depuis 2005, la part du total des dépenses de santé liées aux médecins a augmenté. En  2014, cette part des dépenses (15,3 %) avait retrouvé un niveau comparable à celui de la fin des années 1980.

Compte tenu de la période actuelle de réduction budgétaire, le financement des hôpitaux a ralenti et, par conséquent, les établissements ont dû réduire la croissance de leurs dépenses. Les hôpitaux ont donc modifié la façon dont ils offrent les soins. Les cas non complexes qui faisaient autrefois l’objet d’une hospitalisation sont de plus en plus traités en consultation externe. La complexité des cas a donc augmenté tant pour les soins aux patients hospitalisés que pour les patients en consultation externe. Au fil du temps, ce changement a entraîné une importante augmentation globale du nombre de visites en soins ambulatoires et dans les services de santé communautaires. L’activité en soins aux patients hospitalisés n’a quant à elle augmenté que légèrement.

Rappelons, en terminant, que la part des dépenses publiques de santé allouées aux personnes âgées n’a pas connu de variation significative depuis une quinzaine d’années; elle est passée de 44 % en 2000 à 46 % en 2014. Pourtant, au cours de cette période, la proportion de personnes âgées au sein de la population est passée de 12,6 % à 15,7 %.



Des applications pour mesurer le rythme cardiaque sur téléphones intelligents? Pas si vite

Un article paru dans la dernière édition du Journal of Innovation in Health Informatics a retenu mon attention, probablement parce qu'il parle des anciennes amours de mon père décédé. Mon père enseignait la recherche opérationnelle et le contrôle de la qualité au département de génie mécanique et industrielle de l'École Polytechnique. Il aurait d'ailleurs souhaité me voir actuaire.

Dans Reliability of heart rate mobile apps in young healthy adults: exploratory study and research directions, les chercheurs provenant des département de médecine et de mathématiques de l'University of Udine, en Italie, se prononcent sur la fiabilité de ces applications.

Plusieurs applications de téléphones intelligents sont apparus qui permettant des mesures de fréquence cardiaque basées sur le principe de la photopléthysmographie.  Cette technique d'exploration fonctionnelle vasculaire non invasive permet de détecter les changements volumétriques du sang dans la circulation périphérique et fournit des informations précieuses liées à notre système cardiovasculaire. Certaines études sont apparues sur la fiabilité de certaines de ces applications, avec des résultats hétérogènes.

L'étude fait la comparaison de trois applications sur deux plates-formes différentes (IO et Android), sur une large gamme de fréquences cardiaques. La fréquence cardiaque a été mesurée avec un moniteur de fréquence cardiaque traditionnel également.

Les résultats ont démontré que les applications de fréquence cardiaque pouvaient être utilisées pour mesurer la fréquence cardiaque pour les objectifs de remise en forme pour de nombreuses personnes. Cependant des recherches supplémentaires sont nécessaires pour 1) étudier l'influence des caractéristiques des smartphones sur la qualité de la mesure du rythme cardiaque, en évaluant plus de dispositifs ayant des caractéristiques hétérogènes; 2) une meilleure compréhension des facteurs personnels limitant les mesures de la fréquence cardiaque en recueillant plus de données anthropométriques (y compris la taille de la main et les caractéristiques de microcirculation) sur un groupe de sujet plus large et 3) tester différents sites de mesure - par exemple, sur le bras où les bandes de téléphone intelligent sont généralement adaptées pendant l'activité physique.

Les chercheurs terminent leurs conclusions en précisant que la fréquence cardiaque mesurée par un téléphone intelligent pourrait éventuellement être considérée comme utilisable pour des applications  non médicales uniquement.