jeudi 20 avril 2017

Où se situe l'attente à l'urgence?



Mes parents sont tous les deux passés par l'urgence avant leur grand départ. La rapidité à laquelle ils ont reçu les soins est tellement différente de ce qui est véhiculé par les médias que j'ai cherché à comprendre pourquoi le tableau véhiculé par les médias est souvent plus sombre que la réalité.

Rappelons premièrement le processus de triage. Selon le CHU de Québec–Université Laval, le système de triage suit ce modèle

La Priorité 1 (P1) regroupe les personnes dont l’état de santé requiert une intervention immédiate par l’équipe soignante en place, car leur état peut entraîner la mort ou des dommages importants.

La Priorité 2 (P2) regroupe les personnes nécessitant des soins immédiats qui doivent être vues rapidement par un médecin car leur état de santé représente une menace potentielle pour leur vie.

La Priorité 3 (P3) regroupe les personnes ayant besoin d’être vues par un médecin car leur état de santé pourrait s’aggraver.

La Priorité 4 (P4) regroupe les personnes qui doivent être vues par un médecin car leur état présente un potentiel de complications, sans que le temps ne constitue un facteur critique.

La Priorité 5 (P5) regroupe les personnes présentant des conditions qui peuvent être aiguës mais non urgentes ou qui peuvent résulter d’un problème chronique sans signe de détérioration.

Selon un document produit par le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides, les Priorités 4 et 5 sont des cas où l’investigation et les interventions peuvent être retardées ou même référées ailleurs qu’à l’urgence.


Le réel problème, selon le tableau reproduit avec l'aimable autorisation de Dr. Mathieu Bernier. se situerait durant l'attente après le triage. Or, il semblerait qu'on aborderait plutôt le séjour total à l'urgence, de l'arrivée au départ, et non la durée d'attente lorsqu'on parle du délai. Ainsi, un patient pourrait attendre 2 heures pour voir le médecin, puis être en observation pendant 10 heures pour divers tests. Le délai serait donc de 2 heures et non 12 heures au total. Le patient serait donc évalué et le délai qui suit reposerait davantage sur le temps nécessaire pour avoir le résultat des tests.

Aussi, tel qu'on m'expliquait, une grande partie du travail d'un médecin d'urgence consiste à échanger avec des consultants, des infirmières, des inhalothérapeutes, des ambulanciers, pour ne nommer que ceux-ci. Et finalement, lorsqu'un problème urgent se présente au triage, le patient est souvent rendu en observation sur une civière. L'observation est souvent définie comme étant l'attente à l'urgence alors qu'elle ferait partie des soins.

Le tableau méritait d'être partagé et connu. On comprend un peu mieux le principe de l'urgence, évitant ainsi des jugements rapides.

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